Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous grinçez des dents et quel rôle l’hypersensibilité pourrait jouer dans ce phénomène ?
Le bruxisme, qui désigne le grincement ou le serrage des dents, est un phénomène fréquent et souvent inconscient, pouvant causer de nombreux désagréments. L’hypersensibilité, qu’elle soit physique ou émotionnelle, semble jouer un rôle clé dans l’aggravation de ce trouble.
Ce duo problématique, mêlant hypersensibilité et bruxisme, mérite une attention particulière en raison de ses répercussions sur la santé bucco-dentaire et générale. Heureusement, des solutions existent pour mieux comprendre ces mécanismes et soulager les symptômes associés.
Dans cet article, nous explorerons les causes du bruxisme, ses impacts sur la santé, et les approches efficaces pour soulager ce trouble.
Les causes du bruxisme
Le bruxisme est un trouble fonctionnel qui se manifeste par le grincement des dents ou le serrement des mâchoires. Et ce réflexe involontaire survient en dehors des périodes normales de mastication ou de déglutition, lorsque les dents se touchent naturellement. Bien qu’il puisse se produire pendant la journée, le bruxisme se manifeste principalement durant le sommeil. Les grincements peuvent être silencieux ou accompagnés de bruits caractéristiques.
On distingue le bruxisme nocturne de celui qui se produit pendant l’éveil. Le bruxisme diurne se caractérise par un serrement involontaire des dents en réponse à certains stimuli, sans pour autant entraîner de grincement.
Le bruxisme peut résulter d’une combinaison de facteurs, à la fois physiques et psychologiques.
Voici les principales causes identifiées par la recherche scientifique :
Facteurs psychologiques : stress et anxiété
Le lien entre hypersensibilité et bruxisme n’est pas clairement établi. Mais des facteurs tels que le stress et l’anxiété, souvent associés à l’hypersensibilité émotionnelle, pourraient augmenter le risque de bruxisme. Une étude menée en 2015 par Manfredini et al. a démontré que les personnes souffrant de troubles anxieux ou de stress chronique sont plus susceptibles de développer un bruxisme nocturne. Ceci pourrait s’expliquer par une activation excessive des muscles masticateurs, entraînant des grincements ou des serrages involontaires des dents, souvent pendant le sommeil. Cette activation musculaire peut survenir même sans que la personne en soit consciente, surtout si le stress est chronique.
Les personnes hypersensibles, en raison de leur tendance à ressentir intensément les émotions et les situations stressantes, peuvent réagir plus fortement aux facteurs déclencheurs du bruxisme. Cela amplifie la tension musculaire dans la mâchoire, créant un cercle vicieux difficile à briser sans une prise en charge spécifique.
Facteurs neurologiques : disfonctionnements du système nerveux
Les recherches suggèrent également que des troubles neurologiques peuvent être à l’origine du bruxisme. En effet, une étude de Lavigne et al. (2008) a mis en évidence que les personnes souffrant de troubles du sommeil, notamment l’apnée du sommeil, étaient plus sujettes à développer ce trouble.
De plus, l‘hyperactivité des centres cérébraux responsables de la gestion de la douleur et du stress pourrait provoquer des contractions musculaires involontaires dans la mâchoire.
Les hypersensibles ont un système nerveux particulièrement réactif, ce qui peut amplifier les réponses aux stimuli physiques, émotionnels ou environnementaux. Cette réactivité peut favoriser une tension musculaire accrue, y compris au niveau de la mâchoire, et aggraver le bruxisme.
L’hypersensibilité peut également rendre ces personnes plus conscientes des sensations liées au bruxisme. Ainsi, la douleur, la fatigue musculaire ou l’inconfort, peuvent intensifier leur perception des symptômes.
Facteurs dentaires et occlusaux : malposition des dents
Les anomalies de l’occlusion dentaire, où les dents supérieures et inférieures ne s’ajustent pas correctement, peuvent également contribuer au bruxisme. Une étude par Bader et Lavigne (2000) a suggéré que l’inconfort causé par une mauvaise occlusion dentaire pourrait pousser une personne à grincer ses dents pour essayer de réajuster sa mâchoire.
Facteurs génétiques
Des recherches indiquent qu’il existe également une prédisposition génétique au bruxisme. Selon une étude de Suwan et al. (2015), les membres d’une même famille sont plus susceptibles de souffrir de bruxisme, ce qui suggère que des facteurs héréditaires peuvent influencer l’apparition du trouble. Ce facteur pourrait agir en combinaison avec des facteurs environnementaux, comme le stress ou les problèmes de sommeil.
Il pourrait y avoir un lien indirect entre la prédisposition génétique au bruxisme et l’hypersensibilité. En effet, l’hypersensibilité elle-même peut également avoir une composante génétique. En effet, des traits comme une réactivité accrue du système nerveux central ou une sensibilité émotionnelle élevée sont souvent hérités.
Si un individu présente à la fois une prédisposition génétique au bruxisme et une tendance à l’hypersensibilité, cela pourrait amplifier les symptômes. Par exemple, les facteurs environnementaux tels que le stress ou les perturbations du sommeil, qui déclenchent souvent le bruxisme, pourraient être ressentis de manière plus intense par une personne hypersensible. Ceci augmente ainsi la probabilité et la sévérité des contractions musculaires involontaires.
De ce fait, la combinaison d’une prédisposition génétique au bruxisme et d’une hypersensibilité pourrait renforcer l’apparition ou l’aggravation de ce trouble.
Médicaments et substances
Certains médicaments, en particulier les antidépresseurs, peuvent induire des effets secondaires, dont le bruxisme. Par exemple, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ont été associés à une augmentation des comportements de grincement des dents. Ces médicaments, en augmentant les niveaux de sérotonine, pourraient influencer les circuits neuronaux. En effet, ces derniers sont impliqués dans le contrôle moteur, entraînant des mouvements involontaires tels que le bruxisme.
En outre, l’alcool et les stimulants tels que la caféine peuvent exacerber le bruxisme en perturbant le sommeil et en augmentant les niveaux d’anxiété. Selon une étude publiée dans la revue Sleep Medicine Reviews, les personnes consommant de l’alcool avaient un risque près de deux fois plus élevé de souffrir de bruxisme, alors que les gros consommateurs de café (plus de huit tasses par jour) avaient un risque accru d’environ 1,5 fois.
Conséquences du bruxisme
Le bruxisme peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé bucco-dentaire et générale :
- Usure dentaire : L’un des effets les plus visibles du bruxisme est l’usure des dents. Les personnes atteintes peuvent observer une perte de substance dentaire, ce qui augmente leur susceptibilité à la carie dentaire.
- Douleurs musculaires : La contraction excessive des muscles de la mâchoire peut entraîner des douleurs musculaires chroniques, notamment autour des articulations temporo-mandibulaires (ATM). C’est mon cas et pour ce faire, je dois, par exemple, éviter de manger certains aliments ou de mâcher un chewing-gum, ce qui n’est pas un problème car je déteste ça. Or, selon plusieurs études, mâcher un chewing-gum permettrait de diminuer le taux de cortisol (hormone du stress). Pour en savoir plus, il vaut mieux consulter un spécialiste qui vous dira précisément ce qu’il faut éviter de consommer ou de faire.
- Maux de tête : On associe souvent le bruxisme à des céphalées, en particulier des migraines et des douleurs musculaires dans la région du cou et des épaules.

- Maux d’oreilles : Le bruxisme peut causer des douleurs d’oreilles. Ceci s’explique par la tension excessive sur les muscles de la mâchoire, qui sont connectés aux structures proches des oreilles. Cette tension peut entraîner des douleurs irradiantes ou des sensations de pression.
- Troubles du sommeil : Les personnes atteintes de bruxisme peuvent avoir des nuits agitées, interrompues par les grincements de dents. Ceci peut aggraver la fatigue et les troubles du sommeil.
Mon expérience
Beaucoup ignorent qu’ils grincent des dents, car cela survient souvent pendant le sommeil. Un mal de tête persistant ou une douleur à la mâchoire au réveil peut en être un indice. Souvent, c’est l’être cher qui remarque le bruit et alerte sur le problème. Quand on vit seul, c’est plus compliqué.
Personnellement, je m’en suis rendue compte avec l’usure des dents lors d’une visite chez le dentiste. De plus, je ressentais des maux de tête incessants. Je pense que c’était dû à une période prolongée de stress et non pas à une tumeur au cerveau comme j’ai pu le penser. J’ai même fait un scanner par précaution. Je vous parle de ça il y a de nombreuses années mais je continue à utiliser ma gouttière de nuit. Je ne sais pas si je continue à grincer des dents. Il m’est arrivé de ne pas l’utiliser dans des circonstances exceptionnelles. Et je peux vous dire que le lendemain, j’avais vraiment mal au crâne. Maintenant, je n’y suis habituée. Le stress dû à mon hypersensibilité au bruit auquel j’ai été exposée avec voisins bruyants pourraient expliquer le bruxisme. C’est mon cas mais je ne peux pas vraiment l’affirmer.
Comment soulager le bruxisme ?
Heureusement, plusieurs approches existent pour soulager le bruxisme, allant des traitements comportementaux aux interventions dentaires. En voici quelques-unes :
Gestion du stress et de l’anxiété
Le stress est l’une des principales causes du bruxisme. C’est pourquoi, la gestion du stress est essentielle pour réduire les symptômes. Des techniques de relaxation comme la méditation, la respiration profonde et le yoga peuvent être bénéfiques. Vous en découvrirez d’autres en téléchargeant gratuitement votre e-book illustré pour mieux gérer votre stress au quotidien. Vous le trouverez dans le pack Bien-être pour âmes hypersensibles, disponible dans la barre latérale.
De plus, je vous invite à lire mon article : Hypersensibilité au quotidien : 10 clés pour une vie plus équilibrée.
Pour les hypersensibles, ces techniques sont particulièrement importantes, car elles aident à diminuer leur réactivité émotionnelle face aux stimuli stressants. Intégrer des moments de calme quotidien peut réduire la tension dans tout le corps, y compris au niveau des mâchoires.
Orthèses dentaires
Les orthèses ou gouttières de nuit sont souvent utilisées pour protéger les dents contre l’usure due au bruxisme. Ces dispositifs, fabriqués sur mesure, se portent pendant le sommeil. Ils empêchent les dents de se frotter les unes contre les autres. En effet, une revue publiée en 2016 dans Journal of Prosthetic Dentistry a confirmé que les orthèses occlusales sont efficaces pour réduire les symptômes du bruxisme, en particulier les douleurs musculaires et les dommages dentaires. Cette étude a analysé plusieurs données et a souligné l’importance de ces dispositifs pour la gestion du bruxisme nocturne.
Éviter les stimulants
Limiter la consommation de caféine et d’alcool, en particulier en soirée, peut aider à réduire le bruxisme. Ces substances peuvent perturber le sommeil et exacerber les symptômes du bruxisme.
Amélioration de l’occlusion dentaire
Dans les cas où une mauvaise occlusion est impliquée, un dentiste peut recommander des traitements pour corriger la position des dents, comme les appareils orthodontiques. En effet, l’amélioration de l’alignement dentaire peut réduire la tension exercée sur les muscles de la mâchoire et ainsi diminuer les symptômes du bruxisme.
Conclusion
Le bruxisme est un trouble complexe qui peut résulter d’une interaction de facteurs psychologiques, neurologiques et physiques. La prise en charge efficace du bruxisme nécessite une approche globale, incluant la gestion du stress, l’utilisation d’orthèses dentaires et des ajustements des habitudes de vie. En consultant un professionnel de santé, il est possible de réduire les symptômes du bruxisme et d’améliorer la qualité de vie des personnes concernées.
Pour les hypersensibles, il est important de reconnaître les déclencheurs spécifiques du stress et de prendre des mesures préventives adaptées. L’accompagnement par un professionnel formé aux problématiques liées à l’hypersensibilité peut faire une réelle différence.
J’espère que vous avez aimé cet article qui a été le fruit de mes recherches et de mon experience personnelle. Il ne remplace en aucun cas un avis médical. N’hésitez pas à partager votre expérience ou vos astuces pour mieux gérer ce trouble dans es commentaires. Si vous connaissez des personnes pouvant souffrir de bruxisme avec ou sans hypersensibilité, n’hesitez pas à partager cet article avec elles.
À très vite pour mon prochain article ! 😉
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