Hypersensibles : comment se remplir de soi

Entre le travail, la famille, les obligations sociales et les imprévus du quotidien, les hypersensibles ont tendance à s’oublier, alors comment faire pour se remplir de soi ? Nous vivons dans un monde où tout va vite, où chaque instant semble devoir être rentabilisé. Nombreux sont ceux qui, bien qu’ayant une vie bien remplie, ressentent un vide intérieur. Ce sentiment diffus, difficile à nommer, peut s’installer insidieusement et devenir une véritable source de mal-être.

Dans le cadre de mon quarante-troisième défi de mon projet fou, je me suis penchée sur la question d’autant plus que je suis tellement plongée dans mon travail, que j’ai fini par oublier de satisfaire mes propres besoins, de prendre du temps pour moi afin de me reposer et penser à autre chose. Ne pas s’accorder de moments d’introspection ou de plaisir personnel mène souvent à un éloignement de son propre être. Cela vous est peut-être aussi arrivé, de ressentir ce vide à un moment de votre vie.

Mais pour aborder la notion de se remplir de soi, il est essentiel de définir d’abord ce qu’est le vide intérieur, de comprendre ses causes et de trouver des moyens d’y remédier.

Qu’est-ce que le vide en soi ?

Le vide en soi se manifeste par un sentiment de manque profond, une impression d’incomplétude, voire une perte de sens. Il peut s’exprimer de différentes manières : un mal-être diffus, une sensation d’insatisfaction permanente, une fatigue émotionnelle inexpliquée. Ce vide intérieur peut être difficile à identifier, car il se cache souvent derrière une vie bien remplie en apparence.

Prenons l’exemple de Léa, une jeune femme hypersensible. Elle a un emploi stable, une famille aimante, des amis, et pourtant, elle ressent constamment un vide. Son agenda est chargé, elle ne s’accorde aucun répit, et malgré toutes ses activités, elle se sent seule. Elle fuit les moments de silence, occupe chaque instant par des tâches, des distractions, comme si elle redoutait de se retrouver face à elle-même. Elle pense que le bonheur viendra de l’extérieur : une réussite professionnelle, une reconnaissance sociale, ou même une nouvelle relation. Mais malgré ses efforts pour remplir sa vie, le sentiment d’incomplétude persiste. Léa, sans le savoir, ne se remplit pas d’elle-même, elle cherche à combler un vide en évitant de l’affronter.

J’ai été cette Léa à une époque de ma vie…

Quand je vivais à Paris, mon emploi du temps était surchargé entre les cours que je donnais et les multiples activités qui me laissaient peu de place pour moi-même. Je n’avais jamais de tête-à-tête avec moi-même. C’était une période où je fuyais mes émotions et je noyais mon vide intérieur dans les distractions extérieures : les relations, les rencontres, l’agitation constante. C’était difficile, car je ne supportais pas la solitude, je cherchais à tout prix à combler ce vide.

Aujourd’hui, ce vide que je ressentais est devenu mon allié. En apprenant à me reconnecter à moi-même, j’ai découvert la richesse de la solitude. Je suis devenue ma propre meilleure amie, celle sur laquelle je peux compter, quoi qu’il arrive. J’ai appris à m’écouter, à avoir des conversations profondes avec moi-même, à comprendre mes besoins. Quel soulagement !

Récemment, malgré tout ce que j’avais appris sur la nécessité de me reconnecter à moi-même, je n’ai pas respecté mes besoins physiques et émotionnels. Bien que passionnée par ce que je fais et déterminée à mener mon projet à bien pour aider les autres, je me suis épuisée mentalement et physiquement. La surcharge de travail et l’énergie investie dans mon projet ont créé un vide intérieur que j’ai dû affronter à nouveau. Cette prise de conscience m’a frappée de plein fouet : en m’oubliant dans l’action, j’avais négligé mes besoins fondamentaux, et ce vide a refait surface.

Les causes du vide en soi

Le vide intérieur peut avoir plusieurs origines, souvent ancrées dans l’histoire personnelle et les émotions refoulées.

Le vide affectif

Il vient souvent d’une blessure d’abandon ou de rejet. Il trouve souvent sa source dans l’enfance, lorsque les besoins émotionnels n’ont pas été pleinement comblés. Une personne ayant souffert de manque d’amour ou de reconnaissance peut développer une dépendance affective, cherchant constamment à être validée par les autres. Ce besoin d’amour extérieur empêche d’apprendre à se nourrir soi-même sur le plan émotionnel. Le sentiment de solitude vient de votre regard porté essentiellement sur les autres, et de la recherche de réponses à vos besoins à l’extérieur de vous.

Les signes d’un vide affectif sont :

• Dépendance aux relations amoureuses ou amicales
• Sensation de solitude persistante, même entouré
• Besoin constant de validation extérieure

La peur d’être abandonné

Elle fait souffrir autant la personne qui s’inflige à vivre avec, que celles qui sont dans l’entourage sentimental proche. Comme tétanisé et bloqué dans les situations de souffrance et les allées et venues entre événements et réactivation du passé, c’est le manque, la nostalgie, l’envie et la tristesse sur soi qui donnent matière à tout ce vide en nous.

Le vide existentiel

Le vide existentiel est une perte de sens, un sentiment de ne pas savoir pourquoi on vit, ni quelle est notre place dans le monde. Il peut être causé par un mode de vie trop éloigné des valeurs profondes, un travail qui ne procure pas de satisfaction ou un manque de connexion avec son moi intérieur.

Signes d’un vide existentiel :

• Sensation d’errance ou d’inutilité
• Manque de motivation
• Impression de « passer à côté de sa vie »

Le surmenage et l’hyperactivité

Beaucoup de personnes, comme Léa, compensent leur vide intérieur par une hyperactivité. Elles remplissent leur emploi du temps jusqu’à saturation, croyant inconsciemment que cela les protégera du malaise intérieur. Mais cette agitation constante ne fait que masquer temporairement le vide.

Signes d’un surmenage compensatoire :

• Sensation d’être débordé en permanence
• Incapacité à s’arrêter sans ressentir un malaise
• Fatigue chronique et irritabilité

Pour connaître des strategies afin d’éviter le burn-out, cliquez ici.

Le manque de connexion avec soi

Lorsque l’on vit en fonction des attentes des autres sans écouter ses propres besoins, un sentiment de déconnexion avec soi-même s’installe. L’incapacité à être à l’écoute de ses émotions peut engendrer une frustration profonde.

Signes d’un manque de connexion avec soi :

• Ne pas savoir ce que l’on veut vraiment
• Ignorer ou minimiser ses émotions
• Difficulté à être seul.e avec soi-même

Surmonter cette sensation de vide, et par là même le sentiment d’abandon, est heureusement possible ! Quelle merveilleuse nouvelle, n’est-ce pas ?

Pourquoi se remplir de soi ?

Le vide intérieur n’est pas une fatalité. Se remplir de soi permet de retrouver un équilibre émotionnel, d’apprendre à se suffire à soi-même et d’arrêter d’attendre que les autres comblent nos manques.

Les bienfaits de se remplir de soi

Les bienfaits de se remplir de soi :

• Diminution du stress et de l’anxiété : Être en accord avec soi-même apaise l’esprit.
• Meilleure connaissance de soi : Comprendre ses émotions permet de faire des choix alignés avec ses besoins.
• Autonomie émotionnelle : On cesse de dépendre des autres pour se sentir bien.
• Amélioration de l’estime de soi : Se recentrer sur soi aide à s’aimer davantage.
• Éviter les relations toxiques et la dépendance affective : On n’attend plus de l’autre qu’il vienne combler un vide intérieur.
• Sérénité et bien-être durable : Se sentir rempli intérieurement favorise une paix intérieure.

Comment se remplir de soi ?

Se remplir de soi demande une démarche active et consciente. Voici quelques pistes concrètes pour y parvenir :

Reconnectez-vous à vos besoins

• Prendre du temps chaque jour pour s’écouter et identifier ses véritables envies.
• Éviter de se surcharger d’obligations inutiles.

Aimez et accompagnez votre enfant intérieur

Le vide affectif vient de l’état émotionnel de son enfant intérieur. Il n’y a d’autre solution que de remplir le vide affectif que par l’amour et l’accompagnement de son enfant intérieur car la blessure est positionnée à son niveau. Soyez son parent aimant et réparateur, chaque jour. Aimez-vous en respectant qui vous êtes dans les décisions que vous prenez, dans les affirmations que vous posez.

Prendre soin de son enfant intérieur est essentiel. Pour ma part, je l’ai souvent négligé. Je n’ai pas su ou pu le protéger et je lui ai demandé pardon pour cela. Maintenant, je suis en paix avec lui. En tant que coach, j’utilise un outil très puissant pour se connecter à son enfant intérieur, dialoguer avec lui et lui donner ce dont il a besoin. Si c’est ce dont vous avez besoin, il vous suffit de me contacter. Je serais ravie de vous accompagner dans cette démarche.

Cultivez des moments de solitude

Le sentiment de solitude passe par l’expérimentation. Il n’y a d’autre solution de changer son rapport à la solitude que de l’expérimenter comme une richesse, quelquechose de précieux et non comme une contrainte qui est source d’angoisse. Remplissez votre vie de vos projets personnels. Élaborez une vision idéale dans tous les domaines de votre vie, et posez les objectifs réalistes et réalisables qui vous permettront d’aller dans ce sens. Et quand je dis « dans ce sens », cela veut dire que je vais dans le sens de l’ultime et l’idéal et que chaque avancée me fait plaisir. Je me détache de l’obsession de vouloir le but et uniquement le but de l’idéal. Le chemin est intéressant aussi.

• Accepter d’être seul sans distraction permet d’explorer son monde intérieur.
• Tenir un journal pour exprimer ses pensées et ses émotions. Pour ce faire, je tiens à vous offrir le journal des émotions à remplir avec des questions d’autocoaching pour vous aider dans cette démarche. Vous le trouverez dans le pack Bien-être pour âmes hypersensibles à télécharger gratuitement, disponible dans la barre latérale, en pied de page….

Explorez vos passions

• Se consacrer à des activités qui procurent du plaisir et nourrissent l’âme : peinture, écriture, musique…
• Pratiquer des loisirs sans objectif de performance.

Mais attention ! Il ne s’agit pas de pratiquer des activités passionnantes comme si le seul fait de « faire » suffisait à vivre, à ressentir, à exister. La notion d’oisiveté, de repos est souvent perçue ou considérée comme « contre productive », comme une « perte de temps ». Elle est pourtant indispensable au fait de digérer le vécu, de récupérer psychiquement et de prendre le temps d’écouter ses besoins profonds. Nous avons besoin de temps pour comprendre ainsi que d’espace pour réfléchir et profiter pleinement de nos activités. 

Le fait de multiplier les activités, les occupations et autres hobbies semble être presque obligatoire dans notre monde moderne. Dans cette logique, le loisir ou l’activité doit être nécessairement productif avec des résultats satisfaisants quant aux connaissances, bien être ou réalisation de soi. Ce besoin de remplissage de son temps, de son agenda, de sa vie, parfois compulsif, révèle souvent des peurs et des angoisses importantes. Mais, cette course effrénée à la performance et à la productivité a une conséquence majeure, elle empêche de penser, de se retrouver avec soi. 

Développez une hygiène émotionnelle

• Pratiquer la méditation ou la pleine conscience pour s’ancrer dans le présent.
• Se libérer des émotions refoulées par des pratiques artistiques.

Reconnectez-vous à votre corps

• Pratiquer une activité physique adaptée (yoga, danse, marche…).
• Être attentif aux signaux corporels et en prendre soin (sommeil, alimentation, relaxation).

Établissez des relations saines

• Privilégier des relations authentiques et bienveillantes.
• Apprendre à poser des limites pour ne plus subir des relations toxiques. Si vous avez du mal à dire non, cliquez ici puis faites le quiz pour tester vos connaissances. Et si vous ne savez pas comment éviter une relation toxique, cliquez ici.

Comment répondre aux angoisses autrement ?

L’angoisse de se retrouver avec soi, également, pousse beaucoup à se retrancher derrière un rythme de vie qui empêche de se confronter aux questions existencielles et personnelles. L’angoisse d’être soi viendrait probablement se heurter aux dogmes de la performance et du « faire à tout prix »… Face à ces angoisses, il est pourtant possible de redonner du sens à ses activités en limitant leur nombre, en essayant d’alterner les moments actifs et les moments de calme et de tranquillité. Chacun y trouvera d’autant plus de satisfaction et d’authenticité pour mieux se vivre et aller à la rencontre de soi.

Trouvez du sens à votre vie

• Définir ses valeurs et ses objectifs personnels. Je peux vous accompagner dans cette démarche si vous le souhaitez.
• S’engager dans des projets qui procurent un sentiment d’accomplissement.

Regardez en face, votre parcours et votre fonctionnement

En cheminant, regardez en face votre parcours, vos croyances et schémas, reconnaissez à quoi vous servent certains de vos comportements et décisions. Apprenez à comprendre ce qui se cache derrière vos émotions, ces chères émotions qui sont là uniquement pour nous avertir que quelque chose d’important en soi est oublié, bafoué et que le manque est trop grand. Pour vous aider dans cette démarche, je vous invite à lire mon article : Les émotions des hypersensibles : ces messagères si précieuses.

Observez les conséquences de vos blessures émotionnelles dans votre vie, et l’impact sur celle des personnes que vous aimez, ou avez aimées. Observez les signes que vous donnent votre corps et aussi votre mental.

Je me réjouis pour vous de savoir qu’une fois que vous aurez compris les fonctionnements, fait des liens, décortiqué les processus mentaux et émotionnels, vous aurez aussi compris que le plus important alors est d’expérimenter dans votre vie d’autres façons de penser et d’agir ; et peut-être aussi que vous aurez envie, de gérer différemment vos peurs pour celles qui résisteraient encore.

La seule réparation viendra de vous face au vide

La seule réparation qui soit possible viendra de vous, non pas en manipulant ou autosabotant votre vie, mais en devenant un parent réparateur pour l’enfant en vous qui a tant souffert, et souffre peut-être encore.

Voyez comme il devient utile d’accepter ce qui est, d’accepter ses peurs, et même son histoire, car c’est le seul moyen d’identifier les clés et les opportunités pour vous reconstruire.

Personne ne peut ni nier ce que vous avez vécu ni n’a le droit de juger. Personne n’est à l’abri. Pointer du doigt une histoire, un fautif, des circonstances, et pleurer sur soi de toute la misère et la souffrance que cela a engendrées, prend encore sens jusqu’au moment où vous vous rendez compte qu’à partir de maintenant c’est uniquement vous et vous-même que vous pourrez pointer du doigt.

Si vous ne décidez pas de transformer votre vie, en cherchant à comprendre qui vous êtes, quelle est votre véritable valeur, quels rêves vous avez oubliés en chemin, quelles sont vos forces et fragilités, ainsi que vos objectifs et les actions qui vous mèneront vers un chemin qui vous est propre, alors vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même. Il est temps de se sentir vivant, de se remplir de soi et de s’épanouir pleinement !

Conclusion

Se remplir de soi est un chemin qui demande du temps et de la patience, mais il est essentiel pour cultiver un bien-être durable. En réapprenant à écouter ses besoins, en développant une autonomie émotionnelle et en adoptant des pratiques enrichissantes, chacun peut progressivement transformer sa relation avec lui-même et retrouver un équilibre intérieur profond.

Pour ma part, ce défi a été l’occasion de me reposer et de me déconnecter du travail pour me retrouver. Je suis encore en phase de récupération, cherchant à retrouver mes forces et mon énergie pour mieux vous servir. Mais je suis fidèle à mon engagement envers vous : un défi par semaine !

J’espère que cet article vous a plu. J’ai fait de mon mieux malgré les circonstances. N’hésitez pas à le partager si le cœur vous en dit, et à me dire dans les commentaires si vous êtes vous aussi passé.e par une période de déconnexion avec vous-même, où vous avez ressenti un mal-être lié à l’épuisement et à un vide intérieur.

Prenez soin de vous, comme je prends soin de moi en ce moment, après m’être oubliée.

À très vite pour mon prochain défi ! 😉