Femme qui sait agir sur l'émotion par la pensée comme d'autres hypersensibles.

Hypersensibles : comment agir sur l’émotion par la pensée

Les hypersensibles ressentent les émotions avec une intensité hors norme. Ce phénomène est en partie lié à un taux de sérotonine plus bas que la moyenne, altérant leur capacité à filtrer le stress. De plus, leur cerveau présente un déficit d’inhibition latente, rendant chaque information aussi importante qu’une autre, comme si chaque stimulus demandait une analyse en profondeur.

Dans le cadre de mon cinquantième défi de mon projet fou, j’ai choisi de plonger encore plus profondément dans ce qui fait la singularité des hypersensibles.
Même si je ne me reconnais pas toujours dans toutes les manifestations de cette hypersensibilité, j’ai voulu explorer ce qui, chez beaucoup, peut se vivre comme une surcharge émotionnelle, une avalanche de pensées automatiques, ou une perception très intense du monde. Parce que oui, il est possible de d’apprivoiser ses émotions et cette hypersensibilité pour en faire une alliée, au lieu d’en être submergé.

Lorsque tu lis cette page, certaines phrases peuvent, par exemple, éveiller des pensées et des souvenirs en toi. Ces pensées apparaissent rapidement et sans y penser. Nous pouvons avoir des dizaines de milliers de pensées au cours d’une journée. Les psychologues cognitifs les appellent des « pensées automatiques », car elles surviennent spontanément, sans effort conscient.

Bien que ces pensées soient rapides, il est possible de s’entraîner à en prendre conscience lorsqu’elles se manifestent. Si tu prêtes attention à tes pensées lors de ta prochaine réunion, par exemple, tu pourrais remarquer une multitude de pensées automatiques. Par exemple : « Je me demande où elle a trouvé ce chapeau », « Le bruit du stylo qui cliquette est tellement irritant ». Cela donne du sens à ce que nous vivons. Parfois, cette pensée est consciente, mais souvent, elle est inconsciente. Dans ce dernier cas, notre cerveau, fonctionnant par analogie, cherche des situations similaires dans nos souvenirs et applique un « programme automatique » de réaction, sans que nous en ayons pleinement conscience.

La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’on prend conscience de ces pensées automatiques, on peut les attraper, les examiner et les corriger. Nos émotions étant directement influencées par notre discours intérieur, nous avons un levier d’action puissant : modifier notre interprétation des situations. En élargissant notre perspective et en explorant d’autres possibilités, nous remettons en cause nos pensées automatiques, les passons au crible d’une plus grande objectivité.

Cet exercice demande une grande honnêteté envers soi-même. Au début, cela peut sembler difficile, voire inconfortable. Mais avec le temps, cela devient plus naturel, jusqu’à se transformer en habitude, voire en un jeu intellectuel stimulant. L’objectif est de ne pas prendre chaque pensée pour une vérité absolue. Nous avons le droit et la capacité de challenger notre propre discours intérieur afin d’adopter des réactions émotionnelles plus équilibrées et adaptées à la réalité.

Les hypersensibles présentent une particularité cognitive liée à leur fonction exécutive : une inhibition latente moins efficace. Normalement, cette fonction permet au cerveau de filtrer automatiquement les informations jugées non pertinentes, facilitant ainsi la concentration et l’organisation des pensées.

Chez les hypersensibles, ce filtre fonctionne moins bien, ce qui signifie que chaque détail est perçu avec la même importance. Imaginez devoir trier des centaines de mails un par un, sans priorité : cela peut vite devenir épuisant ! Ce foisonnement d’informations rend leur monde intérieur plus riche, mais aussi plus accablant.

Heureusement, il est possible d’apprendre à canaliser ce flot incessant d’informations et d’émotions. En identifiant les pensées automatiques qui surgissent, en s’entraînant à prioriser consciemment et en mettant en place des stratégies de recentrage (comme la méditation ou l’organisation visuelle des tâches), les hypersensibles peuvent progressivement apprendre à mieux gérer cette surcharge cognitive et enfin pouvoir agir sur l’émotion par la pensée.

Femme en souffrance pour illustrer les blessures du passé et comment les hypersensibles peuvent agir sur l'émotion par la pensée
Nos émotions sont souvent influencées par notre passé et nos blessures encore actives, ce qui biaise notre perception du présent.

Si nous ressentons de la culpabilité, cela ne signifie pas forcément que nous avons commis une faute. De même, l’angoisse face à un événement futur ne garantit en rien une issue négative. Nos émotions sont souvent influencées par notre passé et nos blessures encore actives, ce qui biaise notre perception du présent.

Nos pensées automatiques, héritées de nos expériences passées, façonnent nos réactions émotionnelles. Mais nous avons le pouvoir de les observer avec recul. Prenons un instant pour sortir du flot de nos émotions, comme un hamster quittant sa roue et regardant le mécanisme tourner. « Que m’indique cette émotion ? » Plutôt que de nous laisser submerger, posons-nous la question.

En nous exerçant à cette prise de distance, nous apprenons à ne pas nous identifier totalement à nos émotions. Elles existent, elles nous traversent, mais elles ne sont pas forcément une vérité absolue. Une émotion, aussi intense soit-elle, finira par passer si nous ne nous y accrochons pas. L’important est de l’accueillir avec bienveillance, sans dramatiser, et de comprendre qu’elle est une information, pas une sentence définitive sur la réalité.

Les émotions naissent quasi instantanément d’une pensée automatique, qu’elle soit consciente ou inconsciente. Le cerveau, fonctionnant par analogie, applique des réactions en fonction des expériences passées, parfois sans vérifier si elles sont adaptées à la situation actuelle.

Cependant, en conscientisant ces pensées, nous pouvons les analyser, les questionner et les reformuler pour mieux réguler nos émotions. Par exemple, une pensée du type « Je vais échouer » avant une présentation peut être transformée en « J’ai déjà réussi des présentations auparavant » ou « Je peux me préparer au mieux pour augmenter mes chances de succès ».

Nos émotions ne sont pas forcément le reflet d’une réalité objective. Ressentir de la culpabilité ne signifie pas forcément que nous avons commis une faute. L’angoisse face à un événement futur ne prédit pas nécessairement une issue négative.

Les colonnes de Beck sont un outil important dans les thérapies cognitives et comportementales (TCC) pour identifier et transformer les pensées automatiques négatives qui influencent nos émotions et comportements.. Elles ont été développées dans les années 1960 par le Dr. Aaron T. Beck, un psychiatre américain.

Exemple de tableau de Beck :

SituationPensée automatiqueÉmotion ressentiePreuve pourPreuve contrePensée alternativeÉmotion après réflexion
Présentation pro« Je vais me tromper et tout le monde va se moquer de moi »Anxiété, peurJ’ai déjà eu peur avantJ’ai bien réussi d’autres fois« Je peux m’en sortir en me préparant bien »Moins anxieux.se, plus confiante.
Hamster qui observe la roue pour illustrer comment les hypersensibles peuvent agir sur l'émotion par la pensée en se positionnant en tant qu'observateurs.
Imaginez un hamster qui sort de sa roue et observe son propre mouvement.

Adopter un pas de recul sur ses émotions, tel un observateur extérieur, peut aider à mieux les appréhender. Imaginez un hamster qui sort de sa roue et observe son propre mouvement.

Posez-toi ces questions lorsque tu ressens une forte émotion :

  • Quelle pensée l’a déclenchée ?
  • Cette pensée repose-t-elle sur des faits concrets ?
  • Comment puis-je reformuler cette pensée pour qu’elle soit plus objective et constructive ?

Avec la pratique, ce travail devient une habitude et permet de vivre ses émotions sans en être prisonnier.

Nos émotions sont des indicateurs, pas des vérités absolues. Elles nous informent de nos besoins, de nos blessures, mais ne doivent pas déterminer nos comportements sans filtre.

Plutôt que de les combattre, adopte une posture bienveillante : accueille-les, observe-les et ajuste tes pensées. La maîtrise émotionnelle ne signifie pas étouffer ses émotions, mais savoir interagir avec elles de manière consciente et éclairée.

🌱 Pour t’accompagner dans cette démarche, je t’invite à lire cet article puis à noter tes émotions dans ton journal que tu vas trouver dans ton kit offert Bien-être pour âmes hypersensibles, disponible dans la barre latérale, en pied de page…:

👉 Les émotions des hypersensibles : ces messagères si précieuses

Pendant une semaine, prends un carnet et note :

  • une émotion forte que tu ressens
  • la pensée automatique qui l’a déclenchée
  • une preuve que cette pensée est vraie et une preuve qu’elle est exagérée
  • une reformulation plus réaliste de la pensée

Conclusion

Être hypersensible, c’est ressentir le monde avec une intensité rare, parfois bouleversante. Mais cette intensité peut devenir une force, un véritable levier de transformation intérieure. En apprenant à reconnaître nos pensées automatiques, à observer nos émotions sans nous y identifier, nous reprenons le pouvoir sur notre bien-être émotionnel. C’est pourquoi, il essentiel pour les hypersensibles d’adopter ces stratégies pour agir sur l’émotion par la pensée.

Ce chemin demande de la douceur, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi. Il ne s’agit pas de ne plus ressentir, mais de ressentir en conscience. Chaque émotion devient alors une opportunité de mieux se connaître, de s’apaiser et de grandir.

Mon bilan

Ce défi m’a confrontée à une évidence : si l’émotion surgit souvent sans prévenir, la pensée, elle, peut devenir un véritable levier. C’est un terrain que j’avais déjà exploré, mais cette fois, j’ai poussé plus loin. J’ai affiné l’écoute, creusé dans les recoins plus subtils de mes automatismes mentaux.
Il s’agit de prendre conscience de ces schémas, les nommer, parfois les remettre en question. Je le faisais déjà. Mais là, j’ai appris à le faire dans l’instant, au cœur même de la tempête émotionnelle, pas seulement après coup.

En observant mes pensées au lieu parfois de m’y accrocher, j’ai commencé à créer un espace, minuscule, mais de plus en plus tangible, entre ce que je ressens et la manière dont je choisis d’y répondre. Et c’est dans cet espace que tout se joue.
Penser autrement, ce n’est pas nier l’émotion, c’est l’habiter différemment. Dans ce défi, j’ai compris que cette lucidité affinée, cette capacité à “rééduquer” mes pensées au bon moment, pouvait transformer non seulement mes émotions, mais la manière même dont je traverse le monde.
Et toi ?

As-tu déjà pris conscience de pensées automatiques qui influençaient tes émotions ? Comment la nature ou l’introspection t’ont-elles aidé à retrouver ton équilibre ?

Je t’invite à partager ton expérience dans les commentaires. Et si cet article t’a plu, n’hésite pas à le partager avec quelqu’un qui pourrait en avoir besoin.

Agis sur l’émotion par la pensée et à très vite pour mon prochain défi ! 😉

Si vous avez aimé cet article, vous êtes libre de le partager.

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2 réflexions sur “Hypersensibles : comment agir sur l’émotion par la pensée”

  1. Merci pour cet article très intéressant ! Je vais appliquer ces conseils et essayer d’identifier mes schémas de pensées automatiques au lieu de me laisser emporter par mes émotions. Des fois je fais des choses que je regrette après et je n’aime pas du tout.

Un commentaire serait très apprécié. Merci beaucoup ! 🙂

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