Hypersensibles : comment déjouer les pièges du perfectionnisme

Le perfectionnisme peut être un moteur… ou un véritable poison.
Derrière cette envie de bien faire se cachent souvent des attentes irréalistes, de l’épuisement, et une peur constante de l’erreur.

Pour les personnes hypersensibles, il est d’autant plus important d’apprendre à déjouer les pièges du perfectionnisme, car ils peuvent vite miner la confiance en soi et le bien-être émotionnel.

Dans le cadre de mon tout premier défi de mon projet fou, je partage ici mon expérience, mes prises de conscience, et quelques bonnes astuces pour t’aider à ne pas plonger tête baissée dans le perfectionnisme…
Et si tu as déjà la tête sous l’eau, pas de panique : je t’aide à remonter à la surface ! 😃

Avantages du perfectionnisme chez les hypersensibles

Excellence poussée à l’extrême 

Les hypersensibles perfectionnistes ont vraiment le sens du détail et du travail bien fait. Rien n’échappe à leur radar ultra-précis c’est-à-dire que même les plus petits éléments sont pris en compte. Ils ne se contentent pas de quelque chose de bien, ils veulent le meilleur… ou rien du tout ! Ils sont dans le tout-ou-rien ! Vu comme ça, ça peut être un gros avantage car ça les pousse à se dépasser, à repousser leurs limites, à sortir de leur zone de confort pour satisfaire leur besoin de perfection quitte à se surmener. 

Mais que que cache ce perfectionnisme ?

C’est à la fois un besoin de se prouver sa propre valeur, et une peur profonde de l’échec. Ce qui peut se traduire par un manque de confiance en soi et parfois même un sentiment d’infériorité. Ainsi, on veut plaire aux autres pour obtenir une forme de reconnaissance voire d’acceptation même si l’on n’en est pas toujours conscients. 

De ce fait, il est essentiel de travailler sur le dépassement de l’égo.

Cela va te permettre de réduire voire d’éliminer ton besoin de reconnaissance. Pour ma part, ce qui m’importe vraiment c’est ma croissance personnelle et les progrès que je fais au quotidien.

Créativité débordante

Le perfectionnisme nourrit la créativité, car chaque projet est une opportunité de s’exprimer pleinement et de créer quelque chose d’exceptionnel. C’est comme être un artiste peignant son chef-d’œuvre, mais avec une palette infinie de couleurs… et quelques milliers de retouches. Quand la passion ou une motivation réelle nous guide alors plus rien ne nous arrête ! Alors à tes pinceaux ! 🎨

Sens de l’analyse aigu 

Pour les hypersensibles perfectionnistes, rien n’échappe à leur regard critique. Ils peuvent trouver des failles là où personne d’autre n’en voit, ce qui est parfait pour déceler les erreurs et les corriger afin de s’améliorer.

Mais attention à ce côté perfectionniste ! Il peut aussi se retourner contre soi. Voyons donc l’autre revers de la médaille.

Inconvénients du perfectionnisme chez les hypersensibles

Procrastination

Le perfectionnisme peut mener à une paralysie totale. Vouloir trop bien faire peut rendre difficile de passer à l’action. Ainsi, les perfectionnistes hypersensibles ont tendance à éviter des tâches ou à les remettre à plus tard par peur d’échouer et d’être mal jugés par les autres ou par eux-mêmes.

Ils attendent le moment mais il n’arrive jamais. Alors à quoi bon attendre ? Action ! 🎬

Puis, quand ils se lancent, ils se rendent compte qu’ils ont perdu trop de temps. Parfois, ils ne savent même pas par où commencer car ils ont du mal à classer leurs tâches par ordre de priorités. Ça t’arrive aussi ? Alors, j’ai la solution pour toi💡.

Parfois même, ils n’ont pas pu saisir l’opportunité à temps, alors ils se sentent coupables et ont parfois même honte d’eux.

Lenteur

Une fois le passage à l’action, les hypersensibles perfectionnistes avancent souvent avec lenteur, freinés par leur souci du détail. Cela les empêche de prendre de la hauteur… et surtout d’aller à l’essentiel.
Une image me revient tout de suite : mon bulletin scolaire, où l’on écrivait que j’étais très intelligente… mais trop lente. ( pas lente d’esprit ! 😃) Eh bien, c’était déjà le perfectionnisme à l’œuvre.
Tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ?

À présent, j’accepte plus facilement mes limites et mes imperfections. Ma valeur ne dépend plus de mes réussites. Je me définis par qui je suis et non pas, par ce que je fais mais si je peux mieux faire, je ne vais pas m’en priver.

J’ai remarqué ma lenteur qui me désespérait parfois. On vous dit que vous pouvez le faire en 1 jour mais moi, cela n’a pas été le cas, loin de là. J’y ai passé des semaines à me former, à tout analyser, à faire du mieux que je le pouvais, à changer de petits détails qui pour d’autres pourraient paraître insignifiants. Du coup, le processus peut paraître très lent.

Critique exacerbée

Chez les hypersensibles devenus excessivement perfectionnistes, l’estime de soi dépend étroitement de la réalisation d’objectifs exigeants ou parfois même irréalistes. Ils éprouvent un sentiment d’obligation impérieux, ils apprécient peu leurs réussites pensant qu’ils auraient pu faire mieux ou encore plus. De plus, ils ressentent leurs erreurs et leurs échecs comme des catastrophes. Et ils sont excessivement critiques à l’égard d’eux-mêmes.

Cela signifie souvent être très dur avec soi-même. Ils ont une fâcheuse tendance à se fustiger et parfois même à se dévaloriser.

Les hypersensibles perfectionnistes pensent également qu’ils n’en font jamais assez ou, pire encore, que ce n’est jamais assez bien. Toutes ces pensées négatives, tout ce débordement émotionnel qui s’en suit, les fait parfois entrer dans un cercle vicieux. Chaque erreur est amplifiée, transformant chaque petit faux pas en un désastre monumental. Critique rime parfois avec dramatique ! 

Et j’ajouterai même qu’à force d’être autocritique, ils finissent par être trop exigeants avec eux-mêmes et parfois ils ont du mal à s’accepter tels qu’ils sont. Du coup, ils ont du mal à accepter ceux qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Tout passe par soi.

Quand on cherche la perfection, on risque de ne pas apprécier réellement le cheminement car on se focalise plus sur le résultat. Et c’est fort dommage ! 

Le perfectionnisme et le risque de burn-out

Être perfectionniste n’est pas de tout repos. Les hypersensibles perfectionnistes travaillent avec acharnement pour parvenir à leur but quitte à y laisser leur santé.

En effet, un perfectionnisme à l’excès sur une période prolongée peut conduire à une surcharge de travail, des situations stressantes et par conséquent, au burn out donc il est très important d’être vigilant. Quand tu te sens très fatigué.e, démotivé.e, irritable et que tu as des douleurs musculaires, écoute ton corps qui t’appelle au secours et détends-toi. 

Mon expérience

Au début, je travaillais sur mon ordinateur plus de 12 heures par jour, y compris le week-end. Résultat ? De grosses douleurs cervicales, une grande fatigue… mais ma persévérance et ma volonté étaient telles que j’avais du mal à me reposer.

Puis, je suis devenue plus raisonnable : j’ai ralenti le rythme et je me suis accordée des pauses. La santé physique et mentale avant tout !

Je te déconseille formellement de sacrifier ton bien-être au nom de la quête de l’excellence. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, et je sais de quoi je parle.

En effet, cette bonne résolution de lever le pied n’a pas duré longtemps… et j’en ai payé le prix. Tu verras dans l’article précédent jusqu’où cela m’a menée sur le long terme.

Crois-moi : il faut savoir dire non au perfectionnisme, surtout lorsqu’il nous nuit.

D’ailleurs, la perfection existe-t-elle vraiment ? Eh bien, non. Alors à quoi bon la rechercher ?

Entrons maintenant dans le vif du sujet ! 🧐

Mes astuces pour déjouer les pièges du perfectionnisme chez les hypersensibles

De cette expérience dure et gratifiante à la fois, j’ai trouvé des astuces pour déjouer les pièges du perfectionnisme, que je tiens à partager avec toi.

Prends conscience des pensées perfectionnistes

Note-les dans un cahier ou dans un fichier Word. Détermine le contexte dans lequel elles apparaissent puis les sentiments d’auto-critique qui les accompagnent. 

Identifie les domaines de votre vie où le perfectionnisme te porte préjudice

Note tes expériences dans chacun des domaines que ce soit dans ton travail, tes loisirs ou tes relations. Comment peux-tu les transformer en agissant autrement?

Reconnais les signaux de danger

Ça peut être de l’insatisfaction, de la frustration, de l’abattement, de l’anxiété, de l’épuisement. Attention ! car ça peut conduire à une fatigue chronique si elle est prolongée dans le temps. Prends un moment pour te demander si tu n’es pas un peu trop dur.e avec toi-même. Peut-être que tu en demandes trop ?

Donne-toi le droit à l’erreur

Tout le monde peut se tromper. L’échec en soit n’existe pas puisque l’on apprend de ses erreurs, on en sort plus grandi. N’aie pas peur de te tromper, ça voudra dire que tu as osé faire des choses. “Celui qui ne tente rien, n’a rien” comme on dit. Je pense que tu auras beaucoup plus de mérite que si tu n’a pas essayé par peur d’être dans l’erreur. Le courageux n’est pas celui qui ne craint rien mais celui qui agit malgré la peur.

Voici ce que Thomas Edison répondit un jour à son assistant qui ne comprenait pas pourquoi il persistait dans ses expériences scientifiques sans résultats :

Pratique l’auto-compassion 

Rappelle-toi que tu mérites d’être aimé.e et accepté.e pour ce que tu es et ce, malgré tes imperfections. Je te rappelle que la perfection n’existe pas et que personne n’est parfait.

Aie de la gratitude pour tes progrès et réalisations

Reconnais que le cheminement vers cette quête du perfectionnisme est souvent plus important que le résultat final étant donné les leçons que tu peux en tirer et l’apprentissage de tes erreurs nécessaires à ta croissance et à ton évolution.

Fixe-toi des objectifs réalistes et atteignables et demeure flexible

Concentre-toi sur tes progrès et ta croissance personnelle, pas sur la quête de perfection ! 👻

Établis tes priorités

Fais la liste des choses que tu as à faire et établis un ordre de priorité. Suis-le en t’assurant de bien doser tes efforts. Une tâche jugée moins importante ne devrait pas être effectuée avant une autre jugée prioritaire. Cela t’aidera à mieux gérer ton temps.

Utilise des techniques de respiration profonde ou de relaxation 

Essaie de faire le vide dans ta tête ou du moins, tente de calmer tes pensées afin de réduire le stress lié au perfectionnisme. Tu peux aussi pratiquer le yoga ou une activité artistique comme le dessin ou la peinture.

Remets en question tes attentes trop élevées

Il est important d’accepter de ne pas être parfois à la hauteur de celles-ci.

Cherche le soutien et la compréhension des autres 

Ça t’aidera à relativiser et à ne pas en faire une montagne si tu ne parviens pas à faire ce que tu veux. 

Sois patient.e dans ton cheminement

Accepte que parfois ta quête de perfection dépasse ta capacité du moment.

Pratique l’acceptation de soi 

Rappelle-toi que tu es digne d’amour et de respect, même lorsque tu ne réponds pas à tes propres critères de perfection. Ne cherche pas tant la reconnaissance sous-jacente à ce perfectionnisme mais plutôt la simple satisfaction personnelle, libre du quand-dira-ton.

Valorise-toi plus

Ne te soucie pas du regard des autres, n’aie pas peur de montrer que tu n’es pas à la hauteur, que tu as tout simplement des défauts comme tout le monde. Ne crains pas la critique. 

Je sais, ce n’est pas du tout facile quand on est hypersensible. Si on ne t’a pas assez valorisé.e dans ta vie alors tu as l’impression de ne jamais être à la hauteur. Alors, pour compenser cette croyance limitante, tu essaie à tout prix d’être parfait.e. 

Essaie plutôt de noter chacune de tes croyances limitantes et transforme-les en croyances stimulantes.

Lance-toi dans un projet même si tu penses que tu n’es pas prêt.e

Si tu as peur de te lancer dans un projet, fais le quand même, la peur disparait au fur et à mesure que l’on avance et que l’on se rend compte qu’elle n’est pas vraiment fondée. 

Je voyage beaucoup avec mon van de par la liberté que cela me procure, le besoin d’être en contact avec la nature et les rencontres enrichissantes. Au début, la première nuit toute seule m’a fait peur puis on apprend à la gérer. 

Sachez que la plupart des menaces ne sont pas réelles. Nous pensons que le pire pourrait nous arriver mais elles ne présentent aucun véritable danger.. Elles sont simplement le fruit de notre imagination. Nous pouvons donc dire que la plupart des peurs ne sont pas fondées.

Donc, ose entreprendre, n’attends pas d’être parfait.e pour passer à l’action, tu ne le seras jamais ! Et ne cherche pas à tout prix la perfection au risque de  passer à côté des choses essentielles. Gare aussi aux troubles anxieux qui pourraient survenir !

Maintenant que tu sais comment déjouer les pièges du perfectionnisme, passons au bilan.

Mon bilan

Maintenant, tu veux certainement savoir si j’ai relevé le défi ? Et si je te disais que le cheminement importe plus que le résultat. 

Je modère mon perfectionnisme

Je peux te dire en tout cas que je suis une perfectionniste qui sait tirer parti de cet atout mais qui maintenant fait en sorte que ce ne soit pas un obstacle à la réalisation de ses objectifs. Le extrêmes ne sont jamais bons. Le blanc ou le noir ? Préférez les gris même si vous n’aimez pas la couleur ! 😃 Il ne s’agit pas d’arrêter d’être perfectionniste dans le bon sens du terme de par ses avantages mais plutôt d’en éviter les pièges. À présent, je m’observe beaucoup plus et quand je vois ou je sens que je pars à la dérive, je m’arrête et je me remets en question. Ce n’est pas du tout facile mais il s’agit de progresser en ce sens.

Je me place en tant qu’observatrice

Au cours de cette semaine, j’ai donc réussi à déjouer certains pièges du perfectionnisme. Je savais déja certaines choses mais sous le feu de l’action, je ne prenais pas assez de recul et je me laissais parfois emporter par mes émotions et mes frustations. Ce défi m’a permis de me placer en tant qu’observatrice pour avoir un regard plus objectif sur la situation.

Je privilégie ma croissance personnelle

Je ne suis plus dans la quête de la perfection mais dans la croissance personnelle, sans pression. Mais si de nouvelles idées me viennent à l’esprit, je n’hésite pas à les exploiter. En fait, il s’agit de trouver un équilibre entre excellence et bien-être. Et J’accueille tout simplement ce qui est en moi. Le fait d’avoir progressé est pour moi une réussite. La seule personne que je veux dépasser, c’est moi même, donc je peux te dire que je suis très satisfaite de moi-même. Ai-je encore du chemin à parcourir? Puis-je encore m’améliorer? Bien entendu.

Fais comme moi : avance, encore et encore. Et surtout, n’abandonne pas en chemin… sauf si tu fonces droit dans un mur ! 😃

Tu te doutes bien que j’ai mis en pratique toutes ces astuces pour déjouer les pièges du perfectionnisme. Mais on ne peut pas changer toutes ses habitudes et ses schémas de pensées du jour au lendemain surtout s’ils sont bien ancrés. 

Conclusion

Tu l’auras compris : le perfectionnisme peut être à la fois un moteur puissant et un piège insidieux, surtout pour les hypersensibles. Ce n’est pas une question de tout rejeter ou de tout accepter, mais plutôt d’apprendre à l’apprivoiser. En faire un allié, pas un tyran.

Le chemin vers un mieux-être passe par la conscience de soi, l’acceptation, et surtout la bienveillance. Chaque pas compte, chaque progrès mérite d’être célébré, même (et surtout) s’il n’est pas parfait.

Si cet article t’a inspiré.e, partage-le sur tes réseaux sociaux ! Et si tu as déjà expérimenté les pièges du perfectionnisme, je serais ravie d’avoir ton retour. Comment as-tu réussi à les déjouer ? Ton expérience pourrait vraiment aider d’autres hypersensibles à avancer.

Prends bien soin de toi et à très vite pour mon prochain défi ! 😉